25 février 2011

EP : Léonard De Léonard - Drunk Bass (Leonizer Records)



     Le « Leonidas » (en référence au héros du film 300 avec lequel il partage un goût certain pour la barbe) de la scène électro française revient en force avec un nouvel EP. Répondant à l’anti-sobre nom de Drunk Bass, ce maxi porte plutôt bien son nom tant les sonorités qui y sont développées s’avèrent enivrantes.

     Petit point bio : originaire de la région parisienne, Léonard De Léonard est depuis quelques temps déjà bien installé dans le paysage électro français. A la prod, il cultive le goût pour la complexité et l’old school en délaissant les habituels ordinateurs pour se concentrer sur les synthés et les machines analogiques. Ses sorties s’enchaînent, de son premier EP Leonizer (Musiques Hybrides) en 2002, bien vite suivi de plusieurs autres, tels que Coup De Foudre (Ekler’o’shock) en 2005 ou encore Screaming Dance (Ekler’o’schock) en 2007. A mettre également à son actif un album, sobrement intitulé 2, qu’il fait paraître sur son propre label, Leonizer Records, initié en 2005.

     Du côté de l’EP maintenant, on commence très fort avec la première track, "Drunk Bass", titre éponyme qui pose d’entrée de jeu la tonalité du maxi. Après une rapide intro posant une ligne de basses martelées, l’instru acide et entêtant fait son entrée. De cette distillation naît une track au timbre tout particulier, oscillant entre profondeur et envolées vers les aigues, qui vous pousse crescendo vers un état d’ébriété avancé.
Second titre de cet EP, "Beat Beat Beat" n’est pas non plus en reste. Construit sur un schéma plus cyclique s’appuyant sur des basses rondes très présentes dans la première minute du morceau, la place est ensuite laissée aux montées-descentes, incarnées par l’instru qui fait son apparition autour d’1 minute 20. Ponctuellement, quelques « Beat» secs, dévoyé en langoureux « Bitch » viennent appuyer ce caractère martelé et réaffirmer la structure binaire du morceau. Le résultat donne l’impression d’une spirale infernale dans laquelle vous êtes sûr d’être emportés.
La participation de Léonard De Léonard sur cet EP se clôt avec la huitième et dernière track, "Sexpistolizer". Outre le nom, on peut voir au travers de ce morceau une sorte d’hommage au grand groupe de punk rock que furent les Sex Pistols. Les sonorités y sont en effet aussi déjantées que ses membres purent l’être. Ça part dans tous les sens, tout en restant très cohérent, avec un départ sur les chapeaux de roue, plus tard temporisé avant d’amorcer une lente montée et un retour au thème électrique et virevoltant du début.

     Quelques mots sur les remixes maintenant. Ceux-ci font la part belle à "Beat Beat Beat", avec des remixes de Mr. MaDJestyk, Tuff Wheelz, La Tourette 90’s et StereoHeroes. Parmi ceux-ci, on notera surtout l’audacieuse prestation de Mr. MaDJestyk qui se sert du morceau comme support à une démonstration de dubstep des plus convaincantes.
Côté "Drunk Bass", un seul remix, celui de Square Tune Magician, plutôt réussi. En ajoutant un nouvel instru, le morceau gagne en complexité et en profondeur, l’effet saturé de ce nouvel instru faisant sonner le tout un peu comme du DaTA.

Au final, c’est mission réussie pour cet EP dont le titre à lui seul fait office d’appel à l’ébriété sonore. D’un morceau à l’autre, le cocktail se boit jusqu’à la lie, les sonorités frénétiques et rythmées vous garantissant l’ivresse. Nul doute qu’après 35 minutes d’écoute, vous aurez déjà la tête qui tourne.
En somme, un EP à consommer avec modération…


Paru le 21/02/2011 chez Leonizer Records.


G.

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