06 février 2011

Album : The Streets – Computer And Blues (Wea)




     Mike Skinner. Ce nom ne vous dit probablement rien. Et c’est un tort ! Je vais donc tenter, en quelques lignes, de remédier à cela.
     De son vrai nom Michael Geoffrey Skinner, Mike Skinner est le leader du groupe de hip hop anglais The Streets. Ses influences s'étendent de l'UK garage (style de musique électronique au tempo rapide rappelant la house) au grime (versant underground du hip hop britannique, basé sur un beat orienté dubstep et un flow aux lyrics agressives) dont il se distingue cependant par des textes plus policés.

     Pour ce qui est du parcours, The Streets est déjà ce que l’on peut qualifier de "vieux briscard" du genre. A raison d’un album tous les deux ans, je pense que "prolifique" est un adjectif qui les caractérise plutôt bien! Premier album en 2002, Original Pirate Material initie une série imposante de releases, avec la sortie en 2004 de A Grand Don’t Come For Free, suivi de The Hardest Way To Make An Easy Living (2006) et Everything Is Borrowed (2008). Cette série trouve sa conclusion avec la sortie ce mois-ci de Computer And Blues.

     Parfait point final à cette saga, Computer And Blues synthétise les influences et les horizons découverts tout au long du parcours du groupe. Si l’influence dubstep se fait moins sentir sur ce dernier album ("ABC" apparaissant comme une sorte de vestige hérité des tout premiers albums), cela se fait au profit d’arrangements électroniques et garage plus profonds. De ce point de vue, Mr. Skinner n’a peur de rien. Il explore le funk sur "Trust Me" ou "Those That Don’t Know", plonge dans le rock sur "Going Through Hell", se fait mélancolique façon trip hop sur "Blip On A Screen" ou "OMG"… Bref, c’est un album en forme de véritable voyage musical que nous livre The Streets. Ils clôturent ainsi avec brio un cycle initié 10 ans plus tôt.

     Certes, ces nouvelles perspectives ne plairont pas à tous. Certains regretteront l'orientation toujours plus poussée vers l'UK garage et le recul des influences dubstep et grime sur cet ultime album. D’autres préfèreront y voir une forme de maturité, les nouvelles sonorités explorées venant étoffer la base garage des débuts. Pour ma part, je ne me suis pas senti lésé à l'écoute mais emporté à chaque morceau par les nouvelles dimensions explorées. Un bien bel au-revoir en somme...

     Pour les connaisseurs exigeants, je ne peux que vous laisser vous faire votre propre opinion sur l’album. Pour les autres, je me dois de vous encourager à découvrir le bonhomme et son crew à leur apogée.

A paraître le 07/02/2011 chez Wea.

G.

 


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