11 février 2011

Album : Agoria - Impermanence (InFiné)



     Agoria nous a sorti il y a une douzaine de jours son troisième et dernier album, Impermanence, sur InFiné Music, son propre label. Cette nouvelle sortie a été soit encensée par la critique, soit complétement passée sous silence. J’ai moi-même pas mal hésité avant d’écrire l’article sur ce nouvel opus dont la cohérence laisse un peu à désirer. En effet, soyez prêts à être étonnés (en bien comme en mal) avec cet album protéiforme et pourtant mature.



     Agoria est à classer aux cotés de ces précurseurs infatigables de la musique électronique que Lyon a fait naitre (Jean-Michel Jarre et Etienne de Crécy pour n’en citer que deux). Cependant, Sebastien Devaud aka Agoria, fortement influencé par des penseurs du courant électronique comme Laurent Garnier et Jeff Mills, est plus qu’un simple disc-jockey. Aujourd’hui, Agoria peut s’enorgueillir d'avoir posé sa marque sur l'univers de la techno via deux albums intéressants (Blossom et The Green Armchair), de diriger un label respecté et innovant (InFiné) et d’avoir participé à la création des Nuits Sonores, et cela tout en restant discret.
     Fort de son expérience de « vieux » (35 ans), Sebastien Devaud a certes laissé ici peu de place à l’hésitation, et pourtant la succession des morceaux échappe parfois à toute logique. En effet, se côtoient sur cet album des morceaux purement techno et de qualité ("Libellules", "Panta Rei"), d’autres qui laissent la frustration de compos inachevées ("Simon", "Under the River"), et finalement certains dont le choix des featuring et de l’instrumental nous font hésiter entre l’ébahissement respectueux et l’ahurissement consterné ("Kiss My Soul", "Speechless"). Evidemment, il y a une ligne musicale dans cet album, fondée sur la douceur et sur l’évolution très progressive des morceaux, mais cette ligne ne m’a pas empêché d’être surpris à plusieurs reprises à l’écoute de l’album.
     Les compositions presque toujours épurées de cet album ont le mérite d’être d’une agréable propreté, et le fait que pas un seul des morceaux n’est surjoués souligne sans prétention la maturité d’un artiste bien rodé et confiant dans ses choix musicaux (bien que l’on puisse critiquer ces choix ^^). Mais attention ! Car la « propreté » de cet album est à double tranchant : choisissez bien vos moments pour l’écouter car c’est l’ennui qui vous guette, n’abusez donc pas des bonnes choses !

     En somme, cet album vaut son pesant de qualité même si certains morceaux nous donnent l’impression d’avoir été un peu floué par l’artiste. Ce n’est cependant pas une raison pour jeter l’album à la poubelle puisque qu’aucun morceau n’est « mauvais » et que plusieurs d’entre eux sont des petits bijoux musicaux, à vous de les découvrir !

Impermanence est sorti le 31 janvier 2011 sur InFiné Music.


J.

"Panta Rei" & "Kiss My Soul" ont été supprimé par Soundcloud.

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