12 octobre 2010

Interview de DJEDJOTRONIC (septembre 2010)





Interview de DJEDJOTRONIC, Festival MARSATAC 2010

J’ai eu le grand honneur d’interviewer DJEDJOTRONIC (la bonne prononciation vient avec le temps) lors de la 12e édition du très fameux festival MARSATAC qui se tenait à la Belle de la Friche de Mai à Marseille.


- Première question, pourquoi ce nom ?

C’est pour une raison très simple, DJEDJO est un surnom que me donnaient des amis il y a quelques années, en rapport avec mon prénom Jeremy et TRONIC c’est une petite référence à Technotronic que j’aime beaucoup.


- C’est un peu old-school ça Technotronic, t’as écouté les disques de tes parents ?

Ouai, certains, pas tous ! (Rires).


- Pour revenir à tes débuts, tu as commencé avec Wee-Kidz, avec ton pote Popof, racontes nous cette formation en duo, ca s’est bien passé ?

Effectivement, j’ai commencé avec Popof il y a de ça 4 ans, on avait un duo tous les deux et cela m’a permis de faire mes premiers concerts en live, ça a été une super expérience pour moi ! Par la suite nos chemins se sont séparés pour diverses raisons mais j’en garde que des très bon souvenirs.


- Le premier Maxi « Turn Off » est arrivé rapidement en 2005, sorti sur Level 75 est très vite repéré par Busy P alias Pedro Winter, peux tu nous en dire plus sur cette rencontre ?

Ouai, « Turn Off » c’est mon premier disque solo en fait puisqu’avant j’étais en duo avec Popof mais on peut dire que c’est de là que tout est parti pour moi. J’ai eu la chance que ma démo arrive sur le bureau de Pedro, ce qui a été un vrai tremplin pour moi. Cette rencontre m’a vraiment ouvert des portes, d’ailleurs j’ai fait deux remixes avec lui juste après cela, ce qui a pas mal fait tourner mon nom donc c’était plutôt cool !


- Par la suite tu t’es fais connaître notamment par tes remixes que tu produis en quantité non ?

On m’a dit hier soir que je faisais beaucoup de remixes, pourtant je n’en ai pas l’impression, je dois en faire seulement 3 ou 4 par an, je ne trouve pas cela énorme !


- Justement, comment cela se passe quand tu dois faire un remix ? Quelles sont tes relations avec l’artiste à remixer ?

Ca dépend ! Généralement je fonctionne aux coups de cœur, il faut que le morceau me plaise, dans ce cas là je contact directement l’artiste pour voir avec lui. Sinon, la plupart des remixes que je produis me sont commandés ! Le remix c’est un peu un exercice de style, je vais finir ceux que j’ai commencé puis me consacrer essentiellement à ma musique à moi, je suis un peu lassé des remixes.


- Je voulais aussi te demander pourquoi tu as fais le choix de faire de la musique électronique en MAO plutôt que de jouer sur de vrais instruments ?

Et bien en fait j’ai fait 10 ans de guitare classique avant de me lancer dans la musique électronique, j’ai d’ailleurs joué dans un groupe de rock pendant un petit moment. Ma rencontre avec la musique électronique s’est faite quand j’avais 15 ans à peu près et ça a vraiment été une révélation pour moi, j’ai été vachement attiré par le fait de pouvoir tout faire tout seul justement, une sorte d’ « homme orchestre », d’être plus indépendant. Je pouvais autant bien joué sur la partie rythmique que mélodique ce qui m’a beaucoup plu. Cela dit, ça m’arrive encore de gratter une guitare de temps en temps. (Rires).


- D’ailleurs, tu penses qu’une formation musicale classique, de type piano, guitare voire batterie s’avère indispensable pour faire de la musique électronique ou n’importe qui même sans avoir suivi un seul cours de solfège peut s’en sortir dans ce domaine ?

Non, je pense sincèrement que n’importe qui peut faire de la musique électronique sans problème, sans même n’avoir suivi aucun cours de musique, et très bien s’en sortir en plus ! Après, moi j’ai commencé la guitare assez jeune, du coup je pense que ce genre de formation peut s’avérer utile pour se former une oreille et se sensibiliser aux mélodies mais honnêtement, je ne sais plus du tout lire une partition et cela ne me gène aucunement pour créer de « bonnes » mélodies.

- Concernant ton Label, tu es maintenant signé chez le fameux Boys Noize Records, tu nous racontes comment cela s’est passé ? Et quels sont tes rapports avec les autres artistes de ce Label ?

La rencontre s’est faite tout simplement sur Myspace, on peut dire que je suis un des fruits de la génération Myspace ! Boys Noize m’a envoyé un mail et comme tu peux l’imaginer j’étais plutôt chaud ! Par ailleurs j’entretiens de très bon rapports avec les autres artistes du Label, c’est comme une équipe de foot sans le côté vestiaire et chaussettes sales (Rires). Surtout qu’on fait de plus en plus de dates ensemble, y’a pas mal de soirées BNR, les BNR night, j’ai fait une tournée en Australie l’année dernière avec Strip Steve et Shadow Dancer, on me propose de plus en plus de plateau BNR notamment dans les festivals comme à Pukkelpop où j’ai joué récemment.


- Pour ce qui est de ton actualité, tu as prévu de sorti un album prochainement ?

J’y pense ouai mais je me pose la question de la légitimité quant à faire un album électro quand on est un artiste seul, je trouve ça plus logique pour un groupe. Pour l’instant le format maxi me convient parfaitement ! Je vais essayer de sortir un Maxi avant la fin de l’année, mais je ne veux pas me fixer d’échéances, je fonctionne à l’inspiration donc j’espère en avoir… Après, j’aime pas tourner en rond, j’ai besoin d’avoir des projets différents à chaque fois, j’essaie de varier les styles suivant les Maxis donc pourquoi pas un album finalement. D’ailleurs j’ai fait une école d’ingénieur du son à Paris et du coup j’ai appris à faire des prises de son, donc j’aimerais essayer de faire mes propres prises dans le futur à partir d’instruments acoustiques, mais bon en ce moment ce serait dur d’enregistrer une batterie dans mon appartement…


- Y’a des featurings qui t’intéresseraient ?

Avec Prince, tant qu’à faire, si j’ai le choix ! (Rires). D’autant plus que ce serait difficile de collaborer avec Michael Jackson maintenant… (Rires). Après, c’est un peu difficile pour moi d’imaginer des collaborations en ce moment car je suis pas mal occupé, je joue tous les week-ends un peu partout en Europe et la semaine je bosse en studio, je produis des beats pour des artistes américains donc j’ai pas trop de temps pour me consacrer à des feats…


- Tu préfères composer sur un ordinateur avec des VST ou sur des instruments de type synthès analogique ?

J’ai commencé avec un ordinateur et des VST car je trouve cela très bien, mais aujourd’hui que j’ai les moyens de m’acheter des synthès je travaille de plus en plus avec ce genre d’appareils, je suis fan des synthès vintages ! Ce qui me plait avec ce genre de vieux instruments c’est qu’il n’y a pas de mémoire, pas de bouton Preset, du coup ca me donne une sorte de cadre, les possibilités sont limitées contrairement aux VST qui offrent un grand choix, ce qui oblige à travailler un son en profondeur et de trouver la bonne sonorité dès le début.


- J’ai écouté pas mal de tes morceaux et « Farandole » m’a assez surpris car je trouve ça très différent des autres morceaux et moi ca me fait penser à la B.O de Steak. C’est pourquoi je le voulais savoir si Mr. Oizo ou Mr. Tellier faisaient partis de tes influences musicales ? Si non, quelles sont-elles ?

Ahaha, on ne m’avait jamais dit ca, mais en y repensant c’est vrai que « Farandole » ressemble au style de Mr. Oizo ! Mais c’est marrant parce que ce morceau, c’est un des seuls que je peux réécouter souvent et avec autant de plaisir car je m‘en lasse moins que les autres alors que je l‘ai fait très rapidement, en une après-midi donc je prends cela comme un compliment, merci ! Et pour ce qui est de Mr. Oizo, oui il fait carrément parti de mes influences musicales, j’aime beaucoup son travail !


- Et son dernier film, Rubber, tu l’as vu ? Tu as pu écouter la B.O ?

Non, enfin, j’ai vu une partie du film, je ne l’ai pas vu en entier et pareil pour la B.O donc je préfère attendre pour donner mon avis, mais je trouve que la façon dont il mélange l’audio et le visuel est tout à fait surprenante, puis c’est totalement déjanté !


- Moi j’ai toujours rêver de faire danser 5000 personnes du haut de la scène, comme tu t’en doutes je n’ai pas cette chance, donc j’aimerais que tu me dises ce que tu ressens quand la foule danse pour toi ?

Héhé, ça peut t’arriver ! C’est vrai que c’est super agréable de sentir le feedback d’une foule de 5000 personnes, tu peux arriver sur scène totalement crevé ou dans un sale état, tu peux être sûr de retrouver de l’énergie 5 minutes après, ça a vraiment un effet immédiat !


- Dernière question, tu aurais des petits coups de cœur à nous faire découvrir ?

Ouai ! Alors il y a un petit jeune qui vient de New York, ça s’appel Machine Drum et ca défonce ! Il y a une petite scène New Yorkaise qui est entrain de se monter et ce qui se passe là bas est vraiment cool. Après, le nouvel album de Gonzales est vraiment cool mais bon c‘est déjà pas mal connu, sinon il y a Débruit, c’est un jeune français qui gagne à être connu parce que ce qui fait ca défonce tout !


Interview : S.

0 comments ::

Enregistrer un commentaire