Après une absence plutôt remarquée de deux ans, le duo allemand Digitalism refait surface avec un nouvel EP (« Blitz ») qui sortira sur le label Kitsuné le 8 novembre.
Sans nouvelle depuis plus de deux ans, on se sent un peu trahi, comme une fille qu’on aurait promis de rappeler sans ne jamais le faire. Toutefois, le duo allemand annonce la sortie de ce nouvel EP, qui signifie bombardement si on traduit « Blitz » à partir de l’anglais, et foudre/éclair si on traduit à partir de l’allemand (oui, nous sommes polyglottes ici !). Du coup, deux ans d’attente et BIM voilà qu’on nous promet un EP carrément prometteur puisqu’il s’appelle bombardement/foudre/éclair. Car forcément un titre pareil suggère des morceaux bien saturés, saccadés, brusques voire même hachés, impétueux, je ne sais pas moi, une confrontation entre l’ardeur et l’énergie, un choc entre la fougue et la puissance, un truc qui déborde d’enthousiasme, enfin du Digitalism quoi, non ? Non.
Pour le coup, on est très loin de leurs anciens tubes (Pogo, The Pulse, Idealistic…), et finalement loin des précédents EPs en général ! Premièrement, il n’ y a pas de paroles, pas que je sois fan des voix dans les compositions électro, mais il est vrai que les vocaux de Digitalism étaient tout simplement incroyables, cette sonorité originale manque peut-être un peu sur cet EP. D’autre part, on change totalement de style. Comme je le soulignais plus tôt, Digitalism n’a peut être pas perdu sa fougue, mais l’a plutôt mis de côté pour développer un style plus en profondeur. En effet, les deux titres inédits de cet EP, « Blitz » et « Strastosphere », sont carrément planants, on se laisse aller, on flotte dans les airs sans lendemain. Cependant, je garde tout de même une préférence pour « Strastosphere » qui, dans le genre, est beaucoup plus efficace que « Blitz », un peu trop répétitif. Ainsi, si on est déçu par le track « Blitz » qui ne tient pas toutes ses promesses, « Strastosphere » correspond plutôt bien à ce qu’on en attend et il faut le dire, il nous propulse tout droit dans l’espace !
Vous l’aurez donc compris, il y a deux nouveaux titres sur cet EP, mais deux titres ca ne suffit pas, du coup Villa et Harvard Bass ont été mis à contribution pour produire des remixes de « Blitz » (vous savez tonnerre/éclair/bombardement blabla…). Ces deux remixes sortent totalement de l’ambiance des titres originaux, bien à vous d’apprécier ou non, pour moi, ils donnent une autre couleur à ce morceau. Le remix de Villa pour commencer donne plus de Blitz à « Blitz », en effet, ce remix est plus punchy que l’original, on y gagne clairement en fougue mais on perd au niveau des sensations, ce qui est dommage. C’est à peu près le même constat pour le remix d’Harvard Bass qui gagne en vigueur et en énergie mais celui-ci sort également de l’ambiance mise en place par les deux titres originaux ! Quitte à choisir entre ces deux remixes qui ont la même prétention de raviver la flamme de « Blitz », j’ai une préférence pour celui de Harvard Bass qui se remue plus que celui de Villa dont on a l’impression que le travail n’est fait qu’à moitié.
Pour conclure, si on a l’impression de s’être fait avoir par un titre mensonger, on finit par se laisser totalement emporté par la nouvelle ambiance Digitalism qui prouve une fois de plus que ces mecs font bien leur boulot ! Concernant les remixes, c’est dommage que Villa et Harvard Bass n’aient pas su s’aligner sur l’ambiance des titres originaux en poussant leur style jusqu’à leur paroxysme. Ils ont tout deux préféré produire une musique de club qui commence vraiment à bouger, ce qui est une valeur ajoutée relativement aux titres non remixés. Cependant, on reste légèrement sur sa fin car la montée des remixes est poussive, il faut 3.40min à Villa pour lancer son track et 4.15min à Harvard Bass, ce qui s’avère tout de même assez long pour réveiller une foule ivre en manque de vitamines.
S.
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